La Seconde Guerre mondiale
18 samedi Sep 2021
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in18 samedi Sep 2021
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in19 mercredi Déc 2018
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Annette Wieviorka, François Azouvi, génocide, histoire, Histoire des mémoires de la Seconde Guerre mondiale, Holocauste, Le Mythe du Grand Silence, Mémoire, Mémoires, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale, Shoah, The Conversation
Dans sa thèse soutenue en 1991, l’historienne Annette Wieviorka considère que la mémoire du génocide des juifs s’est mise en place selon quatre phases principales :
Depuis, cette thèse a été approfondie et précisée, notamment par l’historien François Azouvi qui insiste plutôt sur l’idée que la spécificité du génocide des juifs n’a jamais été absente de la mémoire française. Il propose ainsi une autre chronologie pour comprendre l’histoire de la mémoire de cet événement :
Il serait réducteur de vouloir opposer ces deux travaux qui n’adoptent pas forcément les mêmes problématiques et n’insistent pas non plus sur les mêmes sources. Ils ont par ailleurs le mérite d’insister tous les deux sur une période de relatif silence autour d’un événement pourtant tragique et aux conséquences gigantesques (environ 6 millions de morts).
Plusieurs motifs peuvent expliquer ce silence :
C’est ce dernier point qui est approfondi dans l’article de Thaddeus Metz ci-dessous, initialement publié sur le site The Conversation. Par une approche philosophique, on apprend notamment que ce « syndrome de culpabilité » est en partie culturel et qu’il n’est pas forcément associé à des valeurs négatives.
Cette lecture devrait donc vous permettre d’approfondir à la fois votre programme d’histoire, mais aussi de philosophie, tout en vous fournissant des idées d’éventuelles accroches de composition…
Thaddeus Metz, University of Johannesburg
Après avoir réchappé à une tragédie, comme un tsunami, certaines personnes disent ressentir de la culpabilité à l’idée d’avoir survécu tandis que des innocents ont péri à côté d’elles. De la même façon, des spécialistes sud-africains m’ont confié se sentir coupables d’avoir quitté leurs villages et « réussi » dans la société post-apartheid du pays, alors que leurs ex-voisins vivent toujours dans la pauvreté.
Est-il justifié de ressentir de la culpabilité dans de telles circonstances ?
Selon moi, alors que la morale occidentale, très répandue, sous-entend que la culpabilité du survivant est irrationnelle, la tradition philosophique africaine nous donne les clés pour comprendre en quoi elle peut être positive.
En gros, la culpabilité du survivant correspond à un sentiment injustifié. Plus précisément, c’est le mal-être que ressent une personne dont l’entourage a été tué (ou gravement blessé) alors qu’elle-même ne l’a pas été, ou parce qu’elle n’a pas pu sauver ses proches. Et ce, même si elle n’est absolument pas responsable de leur décès (ou de leurs souffrances).
Beaucoup de survivants de gigantesques tragédies dont ils ne sont pas moralement responsables avouent se sentir coupables. Prenons l’exemple des Juifs qui ont réchappé à la Shoah, ou celui des soldats qui sont sortis vivants d’une guerre. On a également observé ce syndrome chez des Japonais qui avaient survécu à un tsunami, comme le raconte le réalisateur Tatsuya Mori.
Le jour du tremblement de terre, j’étais en train de boire une bière avec des amis à Ropponai. Des milliers de personnes ont perdu la vie pendant que je buvais une bière. Je n’avais aucune idée de ce qui était en train de se passer mais, quand j’ai su, j’ai eu honte. Je me suis senti coupable.
Était-ce justifié ?
Si l’on en croit l’approche généralement véhiculée par la morale occidentale, cette culpabilité est irrationnelle.
L’utilitarisme, l’un des deux principaux courants de cette morale, soutient en effet que chacun de nos actes doit être motivé par l’amélioration de notre société. La seule raison morale de se sentir coupable dépend de l’utilité de ce sentiment. C’est donc tout naturellement qu’un utilitariste dira :
Rien ne sert de se sentir coupable simplement parce qu’on a survécu. Mieux vaut passer à autre chose.
Selon le kantisme, l’autre doctrine morale en vigueur en Occident, nous devons traiter les autres avec respect, en vertu de leur capacité à prendre des décisions rationnelles. Si l’on abuse de cette capacité, en mettant par exemple les autres en danger de façon inconsidérée, il est alors légitime de se sentir coupable, ou d’être condamné pour ce comportement. Cela revient à se considérer soi-même – et à considérer l’autre – comme un agent responsable de ses actions.
Cependant, en ce qui concerne la culpabilité du survivant, la plupart des kantiens diront :
« Tu n’as rien fait de mal. Tu n’as donc aucune raison de te sentir coupable ».
Comme l’énonce un kantien contemporain :
À strictement parler, la culpabilité du survivant n’est pas rationnelle, dans la mesure où une personne ne laisse pas délibérément l’autre affronter le danger à sa place pour survivre à la Shoah ou à une guerre.
La culpabilité du survivant acquière une dimension différente et révélatrice quand on l’analyse à l’aune d’Ubuntu, une philosophie sud-africaine qui prend ses racines dans les valeurs des peuples de cette région. Elle est souvent résumée ainsi :
« Ce sont les autres qui font de nous ce que nous sommes ».
Au cœur de cette maxime, il y a l’idée que pour devenir une véritable personne, ou pour vivre d’une façon véritablement humaine, il faut cultiver les relations avec l’autre, en se préoccupant de son confort et en partageant son style de vie. L’intellectuel sud-africain G.M. Nkondo note que les adeptes de la philosophie Ubuntu ont tendance à :
« exprimer leur engagement vis-à-vis du bien-être de la communauté au sein de laquelle leurs identités se sont formées, ainsi qu’un besoin de vivre leur vie en la liant à celle de leur communauté ».
Nous nous construisons donc à mesure que nous sympathisons avec autrui, que nous l’aidons à améliorer sa condition, que nous identifions à lui, et que nous établissons une relation d’interdépendance. Selon de nombreuses interprétations de l’Ubuntu, et bien que chacun en soit digne, ceux avec qui nous avons déjà partagé toutes ces expériences ont droit à davantage d’attention et de dévouement, d’où les maximes corollaires : « La famille d’abord » et « Charité bien ordonnée commence par soi-même ».
Selon cette interprétation, nous devenons plus humains en ressentant la culpabilité du survivant, à condition qu’il s’agisse d’une manifestation de loyauté ou de solidarité. Cette culpabilité apparaît généralement quand périssent ou souffrent des personnes auxquelles nous nous identifions, ou avec lesquelles nous vivons. Normalement, elle ne s’exprime pas quand des étrangers périssent (ou souffrent) à l’autre bout de la planète. Elle peut être considérée comme le signe de moralité, et comme l’expression sensible de l’attachement et de l’implication que l’on ressent vis-à-vis de sa communauté.
Comme je l’ai formulé dans une contribution à la future Encyclopédie internationale de la morale, la culpabilité du survivant est un moyen de ressentir des sentiments négatifs en diapason avec les malheurs rencontrés par ceux dont nous partageons l’identité. C’est aussi une manière d’estimer qu’on n’a pas tout fait pour les sauver, même si on n’a manqué à aucun devoir et, donc, pas mal agi. Enfin, pour reprendre les termes d’un autre érudit, c’est une façon de comprendre pourquoi, alors que l’on y a échappé :l’angoisse de la culpabilité et la douleur brute qu’elle engendre permettent de partager un peu de ce destin tragique.
La culpabilité du survivant peut être démesurée, mais ceci est vrai de n’importe quelle émotion négative. Prenez l’exemple d’une personne qui n’est vraiment pas disposée à ressentir cette culpabilité. Peut-on dire d’elle qu’elle ne se sentait pas liée à ceux qui ont péri, ou qu’ils ne comptaient pas à ses yeux ? L’Ubuntu nous aide à comprendre non seulement pourquoi la culpabilité du survivant est propre à la condition humaine, mais aussi pourquoi elle doit l’être.
Traduit de l’anglais par Elisabeth Mol et Bamiyan Shiff pour Fast for Word.
Thaddeus Metz, Distinguished Research Professor of Philosophy, University of Johannesburg
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
13 vendredi Juil 2018
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in15 jeudi Déc 2016
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génocide, Google, histoire, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale, Négationnisme, Shoah
Si certains d’entre vous continuent à se poser la question, l’article ci-dessous devrait vous apporter quelques éléments de réponse.
Il peut notamment être mobilisé dans le cadre d’une composition sur les historiens et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale, en précisant néanmoins que la traduction du terme anglais « Holocaust » par « Shoah » en français relève d’une maladresse de traduction qu’il conviendrait d’expliquer.
Le premier résultat de cette recherche en anglais sur Google.com est un site négationniste.
Sur Google.com, si vous tapez «did the holocaust happen?» (la Shoah a-t-elle eu lieu?), le premier lien qui apparaît en haut de page est intitulé«dix raisons pour lesquelles la Shoah n’a pas eu lieu». Cet article vient du site néo-nazi américain Stormfront, qui a été fondé par l’ancien chef du Ku Klux Klan en Alabama.
En tout, la première page de recherches contient trois articles négationnistes. Ces sites utilisent des techniques d’optimisation afin d’être bien positionnés dans les recherches Google. Cela n’a rien d’illégal, et comme Google se considère comme une plateforme neutre, l’entreprise a tendance à ne pas intervenir.
Interrogé par le magazine Fortune sur ce cas d’article négationniste, un porte-parole de Google a répondu que la direction ne retirait jamais de contenus des résultats de recherche, sauf en cas «de contenu illégal, de virus ou de violations des règles du webmaster».
Aux États-Unis, le site Stormfront, dont Anders Breivik était lecteur, n’est pas illégal, et son fondateur avait appelé ses lecteurs à voter pour Donald Trump.
«La droite a colonisé l’espace numérique autour de ces sujets –les musulmans, les femmes, les juifs, la Shoah, les noirs – de façon beaucoup plus efficace que la gauche» écrit la journaliste Carole Cadwalladr dans The Guardian.
Les détails du fonctionnement de l’algorithme de recherche de Google sont secrets et l’entreprise dit simplement que des centaines de facteurs différents sont utilisés pour déterminer la pertinence d’un article.
Comme le rappelle Gizmodo, les résultats de recherche Google ne sont toutefois pas toujours entièrement neutres: une enquête de la FTC avait révélé que Google manipulait parfois ses résultats pour favoriser ses services par rapport à ses rivaux.
Ces dernières critiques de Google interviennent dans un contexte particulier: après l’élection de Trump, Google et Facebook ont été pointés du doigt pour le rôle qu’ils ont joué dans la dissémination de fausses informations. Début décembre, la direction de Facebook a d’ailleurs annoncé qu’ils recherchaient un chef des informations avec au moins vingt ans d’expérience dans les médias, un poste qui devrait permettre au site de réagir au problème du partage de fausses informations.
Cet article a été édité en français sur Slate, mais il est également possible d’en consulter une version anglaise sur The Gardian.
29 dimanche Déc 2013
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antiparlementarisme, Blitz, brutalisation, Clausewitz, CNR, De Gaulle, génocide, guerre d'anéantissement, Guerre totale, Holocauste, idée républicaine, juive, propagande, République, résistance, Seconde Guerre mondiale, Shoah, Tziganes
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