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ANZUS, Asie-Pacifique, AUKUS, Australie, Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni, Sous-marins
En classe, nous avons étudié l’ANZUS qui est l’acronyme de l’Accord de sécurité entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis (US). Cet accord a été signé en 1951 et est un pacte de défense mutuelle entre les trois pays. L’ANZUS prévoit que les parties se consultent en cas de menace contre l’un des pays membres, et que chacun d’entre eux prenne les mesures qu’il juge nécessaires pour y faire face.
Cet accord a été signé à l’origine pour contrer la menace perçue du communisme dans la région Asie-Pacifique pendant la Guerre froide. Bien que l’ANZUS ait été initialement un pacte de défense militaire, il a également évolué pour inclure une coopération économique et politique entre les pays membres.
En 1986, la Nouvelle-Zélande a suspendu sa participation aux engagements militaires de l’ANZUS en raison de sa politique de non-nucléarisation, mais continue de participer aux activités politiques et économiques de l’accord. L’ANZUS est toujours en vigueur entre l’Australie et les États-Unis.

Soixante-dix ans plus tard, l’ANZUS vient d’être remplacé par l’AUKUS qui est l’acronyme de l’Accord de sécurité trilatéral entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis. Annoncé en septembre 2021, cet accord vise à renforcer la coopération de défense et de sécurité entre les trois pays, en particulier dans les domaines de la défense maritime, de la cybersécurité et des technologies de pointe. L’un des aspects clés de l’AUKUS est la coopération dans le développement et le déploiement de sous-marins à propulsion nucléaire pour la marine australienne, en utilisant la technologie nucléaire britannique et l’expertise américaine.
Il est intéressant de noter que, malgré le contexte récent de la guerre en Ukraine, la menace à l’origine de ce nouvel accord n’est plus la Russie communiste, mais les ambitions militaires de la Chine qui suscite des préoccupations de sécurité croissantes dans la région Asie-Pacifique.
L’AUKUS est considéré comme un changement significatif dans les relations de sécurité en Asie-Pacifique, et a été accueilli avec des réactions mitigées dans la région. Certains pays, notamment la France, ont exprimé leur mécontentement face à l’annonce de l’AUKUS, car cela a entraîné l’annulation d’un important contrat de sous-marins conventionnels avec l’Australie, qui avait été signé avec la France.
Le premier ministre australien, Anthony Albanese, le président américain, Joe Biden, et le premier ministre britannique, Rishi Sunak, se sont néanmoins retrouvés à la base navale de Point Loma, à San Diego, en Californie le lundi 13 mars 2023 pour annoncer les étapes d’un plan de développement de sous-marins à propulsion nucléaire et armement conventionnel, qui liera leurs pays à très long terme :
- A compter du début des années 2030, les Etats-Unis comptent céder à l’Australie trois sous-marins usagés de classe Virginia.
- Dans un deuxième temps, Canberra recevra des sous-marins neufs, les SSN-Aukus, reposant sur une conception britannique mais avec des technologies américaines à leur bord.
Les ambitions sont impressionnantes, mais leur concrétisation réclamera des décennies, suscitant de fortes interrogations sur les capacités industrielles, militaires et financières des trois pays à relever le défi. Derrière le volontarisme affiché se dessine une part importante de risque. Pour l’Australie, le coût total – estimé par Canberra jusqu’à 228 milliards d’euros – et le délai de livraison devraient être de loin supérieurs à ce que prévoyait la vente de douze sous-marins à propulsion diesel par le groupe français Naval Group, sabordée par la création de l’alliance.

Plus d’infos
« Piotr SMOLAR, « Avec l’alliance Aukus, les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni veulent contrer les ambitions militaires de la Chine« , in Le Monde, 14 mars 2023.
Chapitres révisés
- What is the place of Australia in the globalized world? (Terminale euro)
- The US relationship with the world since 1990 (Terminale euro)