Pour ce chapitre, je vous propose notamment de rédiger les plans de dissertation sur lesquels nous avons travaillé en classe. Vous pouvez également proposer une story sur Instagram, une vidéo sur Tiktok, un jeu pour réviser, etc. Bref, faites preuve de créativité !
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Et si les 12 points n’étaient pas fondés que sur des goûts musicaux ? Le samedi 13 mai, plus de 160 millions de téléspectat.eur.rice.s ont suivi le plus grand concours de musique au monde. Se voulant apolitique, nous verrons qu’au contraire, l’Eurovision est révélateur des tensions mais également des affinités que possèdent les pays participants.
« And our 12 points go to… »
Comme chaque année, cette légendaire phrase a été répétée par les trente-sept pays qui ont participé à l’édition 2023 du Concours Eurovision de la chanson. Ce concours créé en 1956 par l’Union européenne de radio-télévision (UER) a en effet pour objectif d’élire la meilleure chanson européenne et en 2023, c’est la chanteuse suédoise Loreen qui remporte le concours grâce à sa chanson Tatoo qui a touché à la fois le jury et les téléspectat.eur.rice.s du monde entier. Sa seconde victoire permet ainsi à la Suède, pays qu’elle représentait, d’organiser sur ses terres la prochaine édition du concours.
Cependant, bien que l’Ukraine ait gagné en 2022, c’est à Liverpool, au Royaume-Uni, que s’est déroulé cette année le concours en raison de la guerre qui sévit dans le pays. Cette victoire est d’ailleurs assez controversée puisque beaucoup d’eurofans (surnom attribué aux fans de l’Eurovision), estiment que l’Ukraine ne méritait pas la victoire et que c’est uniquement en raison du contexte géopolitique que celle-ci a pu briller en Europe. Néanmoins, ce n’est pas la première fois que le concours est accusé de ne pas être aussi apolitique que le prétend l’article 2.7.1 du règlement.
La grande Histoire d’un grand concours
Mais avant tout, rappelons en quoi consiste le Concours Eurovision de la chanson.
Cette année célébrait le soixante-septième anniversaire du concours qui a reçu en 2015 le Guinness World Record de la plus longue compétition musicale télévisée annuelle encore en cours. Lors de la première édition du concours en 1956, seuls sept pays participaient et l’émission n’était retransmise aux européen.ne.s qu’à la radio. L’objectif de l’UER (à l’origine du concours), était de rassembler les européen.ne.s autour de la musique et de leur faire découvrir de nouvelles langues et cultures au travers de chansons. Cet objectif est aujourd’hui accompli puisque ce ne sont pas moins de cinquante-deux pays qui se sont illustrés sur la scène de l’Eurovision.
Même des pays non-européens ont envoyé un artiste les représenter, à l’instar d’Israël et de l’Australie. Le concours a en effet réussi à séduire des pays qui ne font pas partie de l’Europe grâce à la portée culturelle qu’il peut avoir. Ainsi, les téléspectat.eur.rice.s ont vu naître grâce au concours des artistes comme France Gall, Céline Dion, Duncan Laurence ou encore le groupe de rock italien Måneskin.
Aux détract.eur.rice.s du concours qu’iels jugent souvent « kitch » ou « inutile » car il ne permettrait pas aux artistes y participant de se faire connaître, les chiffres parlent d’eux mêmes. Le groupe Måneskin est par exemple resté vingt-cinq semaines dans le classement Billboard qui recense les cent chansons les plus écoutées dans le monde chaque semaine et quant à la chanteuse Rosa Linn qui a représenté en 2022 l’Arménie, sa chanson Snap est devenue virale sur le réseau social TikTok et lui a permis de se classer première en Belgique pendant sept semaines consécutives et dans son top 50 pendant quarante semaines !
L’Eurovision est souvent considéré comme un tremplin pour les artistes et on aurait tort de penser que celui-ci ralentirait leur carrière. C’est pourquoi gagner est capital car cela représente à la fois pour l’artiste une opportunité exceptionnelle d’être mis en avant sur la scène internationale et à la fois une chance pour le pays qu’iel représentait de pouvoir accueillir l’édition suivante du concours.
Une arme du soft power
Ce concours a, au travers de ses soixante-huit éditions, vu de nombreuses polémiques qui remettaient en cause cette neutralité politique que le concours revendiquait posséder. L’UER estime que la politique n’a pas sa place dans un concours qui prône la culture européenne et sanctionne plus ou moins sévèrement les pays et les artistes qui tenteraient de l’introduire.
En 1968, à la surprise générale, c’est la chanteuse espagnole Massiel qui remporte le concours avec sa chanson La la la. Son titre peut mettre la puce à l’oreille car les paroles sont à 63 % uniquement composées de « la » et sont objectivement peu recherchées. C’était pourtant le chanteur anglais Cliff Richard qui était favori et celui-ci perd à un point face à Massiel. Le lendemain, la presse britannique se déchaîne sur la chanteuse et crie même à la tricherie. Aucune preuve n’est trouvée jusqu’en 2008 où un documentaire espagnol prouve que le général Franco avait ordonné aux responsables de la télévision espagnole de corrompre les jurys internationaux dans l’objectif de redorer le blason de sa dictature en accueillant l’édition 1969 du concours. Ainsi, le concours est une arme majeure du soft power, soit la capacité d’un État à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur de manière douce en employant des vecteurs comme la diplomatie ou la culture.
Massiel (1968)
C’est pourquoi les « petits pays » d’Europe, à la manière de la Serbie ou de l’Albanie, voient le concours comme une grande opportunité pour se faire connaître à l’international et le prennent plus au sérieux que certains déjà très populaires et qui ont d’autres vecteurs pour rayonner.
De ce fait, cela explique pourquoi la France a pendant longtemps négligé le concours contrairement aux pays venant tout juste de se détacher du bloc soviétique et dont peu de personnes ne connaissaient la culture. La France a jusqu’en 2016, peu porté attention aux artistes qu’elle envoyait et cela explique notamment qu’entre 2012 et 2015, nous ne nous sommes classé.e.s que dans le top 5 du classement (mais de la fin…) entraînant une lassitude et un désintérêt de plus en plus important des Français.e.s qui trouvent le concours de plus en plus « kitch » et « démodé ». Récemment d’ailleurs, sur l’antenne de France 5, l’ancien directeur des divertissements sur France 2 et la RTBF (la chaîne belge qui gère le concours), Yves Bigot a avoué qu’il avait pour ordre de faire perdre la France et la Belgique vers la fin des années 1990 et le début des années 2000. Des menaces de licenciement lui ont même été faites lorsqu’il souhaitait envoyer une chanteuse, qui, selon lui, avait énormément de potentiel. La raison derrière tout cela est le coût de l’organisation du concours. Le pays vainqueur organise en effet l’édition suivante et c’est donc à lui de débourser le plus. Or, selon Yves Bigot, les chaînes n’étaient pas prêtes à verser plus de deux cent millions d’euros pour accueillir le concours, alors envoyer des artistes médiocres semblait être la plus simple des solutions.
Accueillir une telle compétition n’est donc pas anodin. Aujourd’hui, cela représente une centaine de millions de téléspectateurs mais également des milliers de touristes à accueillir pendant une semaine. Pour la ville hôte, recevoir des eurofans tout en se faisant de la publicité en montrant son patrimoine et sa beauté représente une opportunité économique sans précédent. En un an, la capitale portugaise qui accueillait pour la première fois le concours en 2018 a vu son tourisme augmenté de 37 % ; quant à Kiev, en six mois elle a dénombré plus de 750 000 touristes internationaux sur ses terres en 2017, un record pour le pays ! En 2012, l’Azerbaïdjan avait saisi les enjeux que pouvait représenter l’Eurovision et en a profité pour propager dans le monde entier l’image d’un pays moderne et dynamique bien qu’en réalité le pays soit une dictature qui est accusée par des ONG de ne pas respecter les droits de l’Homme. Ainsi, plus de cent millions d’euros ont été investis pour couvrir cette image cocasse et c’est un succès pour le pays qui a pu adoucir sa réputation grâce à, par exemple, la construction en six mois d’une salle de concert à la capacité de vingt-trois mille spectat.eur.rice.s qui a nécessité le déplacement forcé d’une partie de la population azerbaïdjanaise. Ce budget colossal est aujourd’hui encore le plus important jamais mis en place pour l’organisation du concours.
Bien que plusieurs délégations aient alors remis en question leur participation à cause des critiques et accusations qui accablaient le pays hôte, seule l’Arménie a préféré se désister. La non-participation de l’Arménie est révélatrice des tensions qui tourmentent les deux pays dans le contexte du conflit du Haut-Karabagh, un territoire revendiqué par les deux États. Ces tensions se font annuellement ressentir notamment lors de l’attribution des points des deux pays qui ne se sont jamais accordés le moindre point en dix-sept ans de concours.
La partie des votes est en effet révélatrice des tensions mais aussi des affinités entre les pays. Lors de la grande finale, tous les pays ayant participé au concours attribuent des points aux chansons qu’ils ont préférées. Depuis 2016, les votes du public et du jury sont divisés. Chaque pays sélectionne un jury professionnel et celui-ci est chargé de classer les chansons en fonction de leur performance, de la mise en scène et de la musique. Les dix chansons préférées du jury reçoivent entre un et douze points. Les téléspectat.eur.rice.s votent chez eux et les dix chansons ayant reçu le plus de votes au sein du pays reçoivent elles aussi entre un et douze points. Ainsi, tous les pays sont égaux et les points de l’Allemagne, bien que la population soit 2400 fois plus élevée que celle de Saint-Marin, ont la même valeur que cette micro-nation. La prise en compte du vote du public permet de limiter les tentatives de triche ou de corruption et reflète au mieux l’avis des européen.ne.s. Par exemple, le jury de la Grèce et de l’Île de Chypre s’offrent régulièrement douze points comme en 2022 mais de façon surprenante, cette année, Chypre n’a pas reçu les douze points de la Grèce. De ce fait, cela explique pourquoi durant l’annonce des points grecs, on pouvait entendre le public choqué de ce qui venait d’arriver. Certain.e.s le justifient en expliquant qu’une culture et langue similaires sont partagées mais lorsque tous les ans on assiste au même spectacle, le doute est présent. Néanmoins, cette explication n’est pas totalement fausse, des pays à la culture similaire vont souvent s’offrir de généreux points puisqu’ils ont des goûts musicaux assez proches et sont moins désorientés par l’exotisme qu’une chanson peut avoir. Par exemple, les pays nordiques s’échangent souvent, que ce soit le jury ou le public, d’énormes points ce qui leur a permis de se hisser dans le haut du classement et même de remporter à de multiples reprises dans les années 1970 et 1980 le concours. Même la France a des amis sur qui compter ! L’Arménie, la Belgique, et le Luxembourg (lorsqu’il participait) permettent à la France de ne pas sombrer dans le bas du classement. Cependant, cette année, cela n’a pas suffi pour La Zarra qui a malgré tout réussi à faire rayonner « la grande France » grâce à son charisme, sa voix, sa performance iconique et des paroles uniquement en français.
Graphique représentant la répartition des points accordés par pays, et témoignant de logiques géographiques fortes (David García/Dorian Tanase)
Ce choix de paroles en français est très important aux yeux de la délégation française et c’est vrai qu’on a du mal à s’imaginer la France chanter dans une autre langue. C’est d’ailleurs peut-être pour cela que le groupe Alvan & Ahez qui ne chantait qu’en breton s’est placé en avant-dernière position. La langue bretonne a probablement déconcerté le public international qui n’a pas reconnu ce qui rend la France si belle, sa langue et sa culture « cliché ». Effectivement, l’image que dégage la France est celle du pays de la mode, de l’amour et d’une somptueuse langue et cette année, La Zarra a joué avec cet imaginaire en proposant une performance sur un pilier de cinq mètres couvert à l’aide d’une longue robe noire pailletée et des paroles qui illustrent le thème de l’amour.
C’est à l’Eurovision Junior, un concours parallèle à celui des seniors dans lequel des enfants âgés de huit à quinze ans chantent dans l’optique de faire gagner leur pays, que ce cliché français est poussé à son maximum. Un élément très récurrent est utilisé par la délégation française pour bien faire comprendre au public européen que c’est la France qui chante : la Tour Eiffel. Forcément, c’est le monument incontournable français qui constitue notre leitmotiv et celui-ci apparaît dans cinq de nos sept chansons que ce soit dans le clip ou bien dans la performance avec notamment en 2020, une Tour Eiffel dansant sur la victorieuse chanson J’imagine de Valentina. Cette apparition constante du célèbre monument dans nos participations n’est pas anodine. Le public visé est les enfants et celleux-ci ont souvent comme seule référence française la Tour Eiffel.
Même dans la version adulte du concours, la Tour Eiffel revient chaque année sur le petit écran. Elle brille annuellement en arrière-plan de la personnalité qui annonce les douze points du jury français. Ainsi, chaque année, le commentateur anglais Graham Norton qui a cette année présenté le concours, s’amuse à railler le fond qui est très cliché. Néanmoins, pousser ce cliché renforce cette fausse image que les étranger.e.s ont de notre pays. Paris ne représente pas la France entière et il serait peut-être temps d’exploiter d’autres de nos stéréotypes comme la baguette, le croissant ou bien les gens aigris.
C’est d’ailleurs durant l’édition qui se déroulait en France en 2021, que l’Azerbaïdjan a été sanctionné par l’UER pour avoir laissé ses commentat.eur.rice.s parler étrangement fort lors de la performance arménienne au concours de l’Eurovision junior. Toujours pour des raisons de conflit entre les deux pays, l’Azerbaïdjan a voulu limiter au maximum les votes que sa population pouvait donner à la chanson arménienne en gâchant sa performance par les commentaires azerbaïdjanais qui passaient alors sur leur chaîne nationale. Malheureusement pour elleux, cela n’a pas suffi et c’est l’Arménie qui remporte l’édition entraînant le retrait du pays en 2022.
Contrairement à la version adulte du concours, l’Eurovision Junior enregistre les points du public non pas par le biais de la chaîne de télévision qui diffuse le concours mais via le site internet officiel de l’UER. Ainsi, l’Azerbaïdjan n’a pas contrôle et ne sait pas si ses habitants votent en faveur de leur rivale et parler par dessus la performance arménienne fut la seule solution qu’iels ont trouvé. Effectivement, en 2008, le gouvernement azerbaïdjanais a traqué toutes les personnes qui ont voté pour la chanson arménienne et la plupart ont été arrêtées et même emprisonnées pour ce seul motif puisque l’Azerbaïdjan est une dictature et a le contrôle sur les chaînes de télévision. Contrairement à ce que dit l’adage, la musique n’adoucit pas les mœurs et cette année en est un exemple.
« Ukraine the public has given you… 439 points ! »
L’édition 2022 du concours a été largement remportée par l’Ukraine alors que la guerre y faisait rage. Contrairement à ce que beaucoup pensent, cette victoire est entièrement due au public qui a offert à l’Ukraine le plus grand total de points encore jamais donné. Ainsi, qualifier leur victoire de géopolitique n’est pas entièrement faux mais il s’agit surtout d’une victoire relevant de la solidarité internationale puisque, contrairement au public, le jury n’a pas réellement été influencé par cette guerre en leur attribuant 192 points. Ainsi, ce triomphe a permis à la télévision ukrainienne d’organiser l’édition suivante. Mais en raison de la guerre contre la Russie, le pays s’est vu contraint de demander au pays arrivé second, le Royaume-Uni, de coorganiser la compétition. C’est pourquoi le 13 mai 2023, l’amitié entre l’Ukraine et le Royaume-Uni était très mise en avant au travers des performances qui montraient la forte alliance entre les deux pays, le slogan « United by music » (« Uni.e.s par la musique »), ou encore des cartes postales qui précèdent le début d’une chanson et qui ont pour objectif de présenter l’artiste et un paysage du pays hôte. Effectivement, cette année, les cartes postales montraient comme fil rouge, le sport, à la fois un paysage ukrainien et un paysage anglais.
C’est donc dans un esprit de solidarité que s’est déroulée l’une des éditions les plus politisées du concours. L’invasion russe en février 2022 avait engendré la suspension temporaire de la Russie au concours bien que l’UER ne fut pas au début favorable à cette mesure en indiquant dans un communiqué que la Russie pouvait encore participer au concours. L’UER a finalement changé d’avis après qu’une dizaine de pays a menacé de quitter le concours si la Russie participait. De ce fait, au début de l’invasion russe, une blague circulait à propos de l’inaction de l’Union européenne qui n’aurait pris comme seule mesure de bannir la Russie de l’Eurovision. Cela est évidemment faux puisque l’Union européenne n’a pas de lien avec l’UER.
A l’inverse, après la victoire de l’Ukraine, certains pays ont annoncé se retirer du concours à l’instar de la Bulgarie qui a prétexté un problème économique, tout comme le Monténégro ou la Macédoine du Nord. Toutefois, la Bulgarie n’a peut-être pas voulu froisser la Russie.
Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait souhaité diffuser un message vidéo durant le concours, mais cela a été refusé par l’UER.
Pourtant, quelques jours avant son couronnement, le roi Charles III est venu inaugurer la scène, tout juste finalisée, du concours. Certain.e.s diront qu’aujourd’hui la figure royale anglaise est apolitique ; pourtant, d’autres peuvent en douter au regard de l’histoire de la monarchie britannique. De fait, sa présence a laissé une image plutôt absurde du couple royal et Subwoolfer, le duo loufoque de loups extra-terrestres qui ont représenté la Norvège l’année dernière. Le contraste plutôt flagrant montre à quel point l’Eurovision peut nous surprendre avec ce genre de rencontre.
Cette année a également été marquée par des résultats pouvant impliquer une analyse géopolitique. La victoire de la Suède semblait en effet être une évidence pour l’Eurovision. Loreen avait déjà participé en 2012 avec son tube Euphoria qui avait conquis l’Europe entière et qui s’était classé dix ans d’affilés première à l’Eurovision Top 250, une émission organisée par une radio tenue par des eurofans, qui recense les 250 chansons préférées de l’Eurovision. Chaque votant.e, envoie dans le même format du concours les dix chansons qu’iel préfère parmi toutes les chansons ayant déjà participé au concours. Ainsi, se classer premier dix années consécutives est remarquable et prouve tout l’amour que les eurofans ont envers Loreen. Ainsi, le retour de Loreen était très attendu et certain.e.s spéculent même sur le fait que c’est la chaîne suédoise qui lui aurait demandé de revenir pour à nouveau remporter le concours pour l’anniversaire des cinquante ans de la victoire du légendaire groupe suédois ABBA, qui avait gagné en 1974. Sa victoire est due au jury international qui l’a placée première avec deux fois plus de points qu’Israël qui était deuxième. Les pays nordiques ont d’ailleurs été très généreux avec leur voisine suédoise puisqu’ils lui ont donné au total cinquante-trois points sur soixante maximums ; quant à la Finlande, ils leur ont donné cinquante-deux points sur soixante maximums.
La Finlande était le deuxième grand favori du concours. Les finnois avaient choisi en février le rappeur Käärijä avec son titre Cha Cha Cha, une chanson assez risquée puisque chantée en finnois avec des airs d’hyperpop, de métal et de rap. La performance extravagante de Käärijä a conquis le public qui l’a propulsée à la première place du télévote, ce qui n’a pour autant pas empêché Loreen de remporter le concours.
Du côté de la France, c’est la désillusion. La Zarra n’a ni conquis le public, ni le jury sur qui elle comptait énormément. Elle arrive ainsi à la seizième place ce qui n’a pas semblé plaire à la diva qui a montré un « toz » à l’écran lorsqu’elle a reçu les points du public. Toutefois, le « toz » est un geste extrêmement cocasse du point de vu européen puisqu’il s’assimile à un doigt d’honneur. Ce geste arabe signifierait « whatever » ou « ainsi soit-il » se défend la chanteuse sur les réseaux sociaux. Les téléspectet.eurs.rices ont été choqué.e.s de ce geste surtout que la diva est partie avant la fin des résultats.
Néanmoins, le score français n’est pas le plus à plaindre. L’Allemagne et le Royaume-Uni constituent à nouveau respectivement le top deux de la fin. L’Allemagne enchaîne depuis 2015 des résultats catastrophiques. Sur huit éditions, elle est arrivée quatre fois dernière et trois fois avant-dernière. Ce membre du « big 5 », club des pays n’ayant pas à participer aux demi-finales du concours puisque gros contributeurs, n’arrive décidément pas à plaire aux européen.ne.s qui ne font que les reléguer au bas du classement. Cette année, au télévote, ce sont l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne qui ont reçu le moins de points. Cela remet grandement en question leur légitimité d’être en finale même s’il y a des raisons purement économiques derrière.
Le big 5 a été créé suite à la non-qualification à la finale du pays le plus peuplé de l’Union Européenne, l’Allemagne, en 1996. C’était en effet la première fois que le concours mettait en place des phases de préqualifications et cette élimination a engendré une chute importante de l’audience lors de la grande finale. Les Allemands n’ayant plus de raison de regarder le concours, des millions de téléspectat.eurs.rices ont manqué à l’appel le soir de la grande finale de l’édition 1996 de l’Eurovision. Ainsi, pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, l’UER a décidé d’introduire le concept du big 5 qui permet aux cinq pays qui concentrent le plus d’audience de ne pas être absents lors de la grande finale.
Enfin, comme chaque année, nous avons pu remarquer des votes entre voisins comme la Serbie qui a donné à la Croatie huit points sur les onze qu’ils ont reçus de la part du jury. La Croatie est finalement arrivée treizième grâce au public qui les a classés septième. À l’Eurovision, certaines chansons sont plus destinées au jury qu’au public et vice-versa. C’était le cas pour la Moldavie l’année dernière qui est arrivée deuxième du télévote bien que le jury l’ait placée vingtième. Généralement, ces chansons sont plutôt singulières, proposant des titres où la loufoquerie domine la performance vocale. Ainsi, la Croatie s’est cette année démarquée grâce à un groupe satirique qui dénonçait le comportement des dirigeants autoritaires (et sûrement principalement celui de Vladimir Poutine) en slip. Forcément, le jury n’était pas convaincu mais tout l’humour derrière cette performance singulière a séduit le public qui s’est peut-être retrouvé dans le message que le groupe Let 3 transmettait. Ainsi, cette chanson a définitivement un message politique qui n’est pourtant aucunement reproché par l’UER qui a laissé le pays concourir.
Cependant, en 2009, lorsque la Géorgie a voulu envoyer le groupe Stephane and 3G’s avec leur chanson We don’t wanna Put In, leur participation a été refusée. Effectivement, cette chanson « cache » explicitement le nom du dirigeant russe, Vladimir Poutine, surtout lorsque le groupe accentue les syllabes « Put In » du refrain. Cette chanson a été publiée dans le contexte de la guerre russo-géorgienne de 2008 qui opposait la Géorgie à sa province séparatiste d’Ossétie du Sud et la Russie. C’est pourquoi l’UER a refusé qu’une telle chanson puisse participer, d’autant plus que le concours était organisé en Russie. La Géorgie a refusé de changer de chanson et a donc préféré se retirer une année du concours. Elle avait sûrement prévu d’avance sa non-participation ; ne voulant pas participer chez le pays ennemi, elle avait probablement pour simple objectif au travers de cette chanson de dénoncer la politique de Vladimir Poutine. Aujourd’hui, cette chanson aux airs de disco peut encore résonner dans le cœur des européen.ne.s durant cette période de guerre.
C’est d’ailleurs en toute conscience de la situation exceptionnelle que vit l’Ukraine que des politicien.ne.s de droite anglais.e.s se sont opposé.e.s sur les médias à l’accueil du concours au Royaume-Uni que l’Ukraine puisse l’organiser sur son sol. Ces annonces pourtant publiques semblent lunaires mais elles ont pourtant un objectif bien précis derrière : ne pas avoir à assimiler le Royaume-Uni à l’image très progressiste qu’est le concours.
Un concours très gai gay
Dans l’imaginaire collectif, l’Eurovision est très souvent associé à la communauté LGBTQ+ qui s’est emparée du concours à partir des années 1990. L’extravagance, les paillettes et la diversité de l’émission pourraient expliquer de manière stéréotypée la raison pour laquelle la communauté LGBTQ+ est un des publics les plus importants du concours. Effectivement, il est plus probable que c’est la représentation parfois implicite de la communauté derrière certaines chansons qui a peu à peu soudé tout un public.
L’une des premières chansons évoquant subtilement l’homosexualité est, en effet, la chanson de Jean-Claude Pascal, Nous les amoureux, qui a gagné le concours en 1961 pour le Luxembourg. Cette chanson est assez progressiste et les paroles peuvent encore faire sens aujourd’hui. Jean-Claude Pascal raconte les péripéties de son couple homosexuel qui fait face à de nombreux détract.eurs.rices mais qui par le pouvoir de l’amour continue de perdurer. Autrement, plusieurs artistes dès le début du concours étaient peu ou prou ouvertement queers (expression anglaise pour désigner une personne qui est dans la communauté LGBTQ+), à l’instar de Patrick Juvet qui est bisexuel et qui a représenté la Suisse en 1973 ou encore André Claveau qui a gagné pour la France en 1958 et qui était gay.
Cependant, les artistes queers étaient relativement peu nombreux, surtout dans les années 1960 et 1970 où il était très compliqué de s’assumer queer. C’est pourquoi, de nos jours, une époque où être homosexuel ou trans n’est plus considéré comme une maladie, au moins deux chansons annuellement ont un lien avec la communauté LGBTQ+ ce qui permet une représentation majeure. En 1998, Dana International remporte le concours pour Israël. Cette victoire est un bouleversement pour l’Europe qui voit la première femme trans gagner. Cette victoire a été bien sûr célébrée par la communauté LGBTQ+, heureuse de la naissance d’un nouveau symbole. C’est d’ailleurs le déclic pour les pays qui vont commencer à envoyer de plus en plus d’artistes LGBTQ+, comprenant l’influence que ce public peut avoir quant aux résultats.
Dana international
Mais la victoire a surtout été célébrée par Israël qui a fait une pierre deux coups grâce à Dana International. Tout d’abord, ce triomphe offre non seulement à Israël l’honneur d’accueillir l’édition suivante, ce qui peut apporter énormément d’avantages, particulièrement pour un État assez controversé, mais aussi le propulse sur le devant de la scène internationale comme un pays progressiste et tolérant. C’était d’ailleurs probablement leur objectif initial, montrer que ce n’est pas un pays obsolète et qu’au contraire il est avant-gardiste. Cette stratégie de communication et surtout de soft power se retrouve plusieurs fois au travers des participations du pays comme en 2018, lorsqu’il gagne pour la quatrième fois grâce à Netta, une chanteuse en surpoids qui dénonce le sexisme. Israël a profité du mouvement #metoo qui commençait à prendre de l’ampleur sur les réseaux sociaux pour envoyer cette chanson au message fort et nécessaire dans des pays où les droits des femmes sont encore en retard, dans l’objectif de dissimuler une image qui devenait assez problématique. Effectivement, le pays commençait à recevoir moult critiques, notamment d’ONG, à propos de ses relations avec la Palestine, pays avec qui Israël est en guerre.
En outre, le choix de la ville hôte a été plutôt controversé puisqu’au départ, le pays souhaitait que le concours se déroule à Jérusalem qui est pourtant censée être une ville sous statut international. Pourtant, Israël revendique la ville comme capitale, ce qui aurait transmis un lourd message à la communauté internationale. C’est pourquoi, pour éviter le désistement d’un certain nombre de pays mais également l’insécurité des spectat.eurs.rices qui auraient pu être menacé.e.s d’une attaque terroriste, Tel-Aviv a été choisie comme ville hôte. Ainsi, les chansons parfois progressistes qu’envoie Israël cachent souvent une stratégie de soft power et de nombreux pays utilisent la cause LGBTQ+ pour se montrer sous leur meilleur jour et peut-être espérer gagner des points de la communauté bien que cela ne plaise pas forcément à tous les pays.
L’un des exemples les plus célèbres concerne le groupe t.A.T.u. qui avait déjà de la notoriété en Europe. Il a été choisi en 2003 par la Russie pour les représenter et est composé de deux femmes qui se revendiquent queers. Leur participation inquiète grandement l’UER qui reçoit des menaces de pays qui veulent couper leur performance car jugée trop érotique mais surtout risquant d’exposer un baiser lesbien. La Russie qui espérait sûrement utiliser la communauté LGBTQ+ pour gagner et se donner une bonne image est plus que surprise de l’accueil réservé par le public et les journalistes qui huent les chanteuses durant les répétitions et les conférences de presse. Elles sont, en effet, jugées trop provocantes. Elles arrivent en retard et critiquent le moindre problème, ce qui est un comportement désigné irrespectueux aux yeux des personnes qui les entouraient. Néanmoins, cette indignation sur place ne se reflète absolument pas dans leur résultat puisqu’elles arrivent troisième.
t.A.T.u.
Des pays comme la Turquie ou l’Azerbaïdjan ont mis longtemps avant d’accepter les chansons à caractère queers et ont souvent été à l’origine des menaces de coupure de la diffusion du concours comme en 2003. C’est d’ailleurs pour cela que la Turquie ne participe plus au concours depuis 2013, critiquant les valeurs prônées par le concours que le pays ne partage pas.
La victoire de Conchita Wurst en a été l’ultime preuve pour la Turquie. Effectivement, en 2014, c’est une drag queen à barbe qui remporte le concours sous les couleurs de l’Autriche grâce à sa chanson Rise like a Phoenix qui dénonce l’homophobie. Cette chanson est très puissante et rappelle à de nombreuses personnes une bande originale d’un film de James Bond tant la qualité instrumentale et la voix de Conchita Wurst sont magistrales. L’Eurovision a propulsé la chanteuse au rang d’icône de la communauté LGBTQ+ grâce à notamment des performances après sa victoire au Parlement européen à Bruxelles et à l’Office des Nations unies à Vienne. Cette victoire a eu un résultat extrêmement positif pour la communauté qui a pu être entendue au niveau européen et même international. Ainsi, le concours est une plateforme notable pour les minorités qui peuvent l’utiliser pour mettre en avant leurs revendications dans le monde entier.
Un concours réellement apolitique ?
Finalement, le concours de l’Eurovision, bien qu’il se revendique apolitique, ne l’est absolument pas. Au travers de sa longue histoire, de nombreuses polémiques le prouvent et il serait peut-être plus juste d’affirmer que le concours est politisé en fonction de son temps et des valeurs de l’Union européenne. Même une chanson qui lutte contre l’homophobie possède en réalité un message politique. Celle-ci est, certes, moindre comparée à une chanson qui dénonce explicitement la politique de Vladimir Poutine mais la portée peut par exemple, encourager les pays à adopter le mariage pour tout.e.s ou encore à envisager une politique de protection des personnes queers face aux discriminations qu’iels subissent. De surcroît, le concours reflète également la géopolitique européenne. Que cela soit au travers du soft power qui permet aux pays de se montrer sous leur meilleur jour, ou de tensions entre certains États qui garantissent souvent des controverses à la compétition (donc plus de piment) ou encore de votes qui expriment une forte amitié ou rivalité, l’Eurovision est réellement l’évènement qui compile toute la géopolitique européenne chaque année.
C’est pourquoi je vous encourage à avoir un nouveau regard sur ce concours qui peut parfois vous sembler caduc. Même derrière les chansons les plus insignifiantes se cachent parfois des messages politiques, alors soyez attenti.fs.ves la prochaine fois que vous entendrez une chanson qui parle de licornes…
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Vous avez du mal à retenir les présidents des Etats-Unis ? Louane vous a préparé unechronologie pour faciliter vos révisions. N’hésitez pas à la télécharger et l’imprimer pour l’ajouter à vos fiches de révision.
Cette tribune a été initialement publiée sur le site du journal Le Monde (version payante) mais vous pouvez aussi la consulter gratuitement en anglais sur le site du Financial Times dans une version plus approfondie.
Yuval Noah Harari est actuellement l’un des historiens les plus en vue dans le monde depuis le succès de son ouvrage Sapiens, une brève histoire de l’humanité.
Principales connaissances à retenir pour lecteur pressé
L’épidémie de Coronavirus pose la question de la démondialisation. Mais l’historien rappelle que les épidémies se diffusaient déjà à l’époque médiévale, avant que les explorateurs n’élargissent les horizons géographiques et culturels des Européens.
Au contraire, Harari prône une plus grande coopération à l’échelle mondiale afin de lutter plus efficacement contre les virus qui ne se préoccupent guère des frontières politiques. Selon lui, face à une pandémie, la meilleure défense demeure le partage d’informations fiables et la solidarité internationale.
Cela nécessite cependant de restaurer la confiance des peuples entre eux, mais aussi envers leurs dirigeants et autorités sanitaires. On comprend dès lors que Yuval Noah Harari ne place pas cette pandémie uniquement sur le plan médical, mais aussi sur un plan politique, géopolitique et sociologique. Pour lutter contre une maladie, les médicaments sont en effet peu utiles si vous ne faîtes pas confiance au médecin qui vous les prescrit.
Au-delà de la prospective, l’historien considère que cette crise nous permet déjà de prendre conscience de la réorganisation de l’ordre mondial et de faire apparaître un monde dans lequel les Etats-Unis n’occupent plus la place de modèle, ni même de « gendarme du monde ».
Dans son article en anglais, Yuval Noah Harari élargit la réflexion en rappelant que dans une telle période de crise, le risque d’une dérive totalitaire est réel… sauf que les outils numériques désormais à la disposition des pouvoirs politiques sont bien plus dangereux que ceux qui étaient jadis à la disposition des services du KGB ou du parti nazi. Il invite donc les sociétés à bien réfléchir avant de voter des mesures sanitaires qui pourraient porter atteinte à la vie privée et aux libertés fondamentales.
La série « Mappemonde » du journal Le Monde vous propose un nouvel épisode très utile pour réviser l’un des jalons du thème « Analyser les dynamiques des puissances internationales » en HGGSP :
L’essentiel à retenir
Sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine
L’Ukraine est symboliquement très importante pour la Russie car il s’agit du berceau de la nation russe.
La Crimée a été donnée en cadeau à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954 afin de célébrer les 300 ans de la signature du traité de Pereïaslav, mais sans s’imaginer qu’un jour, l’Ukraine puisse prendre son indépendance de l’URSS.
L’Ukraine prend son indépendance en 1991 lors de l’effondrement de l’URSS.
77% des habitants de la Crimée se déclarent le russe comme langue maternelle, contre seulement 10% pour l’ukrainien.
40% des habitants de la Crimée se déclarent russes en 2013 et 15% se déclarent ukrainiens.
Lors d’un référendum organisé en 2014, 97% des votants ont voté pour le rattachement de la Crimée à la Russie.
Le port de Sébastopol est essentiel pour la Russie car il s’agit de l’un des rares accès à une mer chaude (la Mer Noire) et donc à l’ensemble du monde par voie maritime sur toute l’année.
Sur la dislocation de l’URSS et l’opposition grandissante entre la Russie et l’Occident
L’URSS disparaît avec la démission de Mikhaïl Gorbatchev le 25 décembre 1991.
La Communauté des Etats Indépendants (CEI) est créée au début des années 1990 afin de préserver des liens entre la Russie et les anciennes républiques socialistes soviétiques.
Les Etats-Unis avaient promis de ne pas étendre l’OTAN vers l’Est en échange de la réunification de l’Allemagne en 1990.
En 1999, la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie sont invités à rejoindre l’OTAN… en promettant à la Russie de ne pas stationner des forces permanentes dans ces pays.
En 2004, L’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie sont invités à rejoindre les rangs de l’OTAN. Cette fois-ci, ce sont des pays qui ont une frontière directe avec la Russie.
Depuis 2013, l’Union européenne et la Russie se disputent l’intégration de l’Ukraine dans leurs unions douanières respectives. Cela se traduit sur le terrain politique par la révolution de Maïdan qui entraîne la démission du président pro-russe.
Depuis quelques années, l’OTAN a commencé à mettre en place un système de bouclier anti-missile en Europe de l’Est. La première base a été inaugurée en Roumanie en 2016.
L’appel de l’Est
Depuis 2008, la Chine est devenu le premier partenaire commercial de la Russie, devant l’Allemagne.
L’Europe reste la principale destination des exportations russes (essentiellement des hydrocarbures)
Depuis 2016, 40% des importations en Russie viennent de l’APEC, c’est-à-dire la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique.
La Russie recherche de nouveaux partenaires en réponses aux sanctions économiques des Etats-Unis, du Japon et de l’Union européenne depuis la crise ukrainienne de 2014.
La question du gaz, principale arme géopolitique russe
La Russie possède 28% des réserves mondiales de gaz.
C’est le premier fournisseur en gaz de l’Union européenne.
Mais depuis quelques années, la Russie signent des contrats d’approvisionnement avec la Chine. Elle construit également de nouveaux gazoducs pour l’acheminement jusqu’en Chine.
Sur la relation en la Russie et la Chine
Ces deux pays partagent leur détestation des Etats-Unis
Les deux pays fondent ensemble la coopération de Shanghai en 2001 afin de créer un nouvel ordre mondial pouvant concurrencer l’hégémonie américaine
Depuis quelques années, la Russie voudrait s’imposer comme une puissance tampon entre l’Europe et l’Asie… mais avec le projet de « nouvelles routes de la soie », la Chine tente de reprendre le contrôle de cet ensemble susceptible de s’imposer comme une puissance alternative aux Etats-Unis
Ces activités visent à vous accompagner dans l’acquisition des connaissances de base afin de vous permettre d’être plus efficaces en classe. Cliquez sur l’image ci-dessous et laissez-vous guider…
Plan de travail (TL-ES)
Ce plan de travail a pour objectif de vous accompagner dans l’avancement du chapitre en vous rappelant les objectifs en termes d’acquisition des connaissances et des compétences.
Le module de révision collaborative
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Aller plus loin
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