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Cette tribune a été initialement publiée sur le site du journal Le Monde (version payante) mais vous pouvez aussi la consulter gratuitement en anglais sur le site du Financial Times dans une version plus approfondie.

Yuval Noah Harari est actuellement l’un des historiens les plus en vue dans le monde depuis le succès de son ouvrage Sapiens, une brève histoire de l’humanité. 

Principales connaissances à retenir pour lecteur pressé

  • L’épidémie de Coronavirus pose la question de la démondialisation. Mais l’historien rappelle que les épidémies se diffusaient déjà à l’époque médiévale, avant que les explorateurs n’élargissent les horizons géographiques et culturels des Européens.
  • Au contraire, Harari prône une plus grande coopération à l’échelle mondiale afin de lutter plus efficacement contre les virus qui ne se préoccupent guère des frontières politiques. Selon lui, face à une pandémie, la meilleure défense demeure le partage d’informations fiables et la solidarité internationale.
  • Cela nécessite cependant de restaurer la confiance des peuples entre eux, mais aussi envers leurs dirigeants et autorités sanitaires. On comprend dès lors que Yuval Noah Harari ne place pas cette pandémie uniquement sur le plan médical, mais aussi sur un plan politique, géopolitique et sociologique. Pour lutter contre une maladie, les médicaments sont en effet peu utiles si vous ne faîtes pas confiance au médecin qui vous les prescrit.
  • Au-delà de la prospective, l’historien considère que cette crise nous permet déjà de prendre conscience de la réorganisation de l’ordre mondial et de faire apparaître un monde dans lequel les Etats-Unis n’occupent plus la place de modèle, ni même de « gendarme du monde ».
  • Dans son article en anglais, Yuval Noah Harari élargit la réflexion en rappelant que dans une telle période de crise, le risque d’une dérive totalitaire est réel… sauf que les outils numériques désormais à la disposition des pouvoirs politiques sont bien plus dangereux que ceux qui étaient jadis à la disposition des services du KGB ou du parti nazi. Il invite donc les sociétés à bien réfléchir avant de voter des mesures sanitaires qui pourraient porter atteinte à la vie privée et aux libertés fondamentales.

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