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Chaque week-end, une énigme vous est proposée pour approfondir un aspect de votre programme à partir d’une image. Le premier qui trouve la réponse remporte un point bonus.

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Bravo à Mélanie qui a démasqué le propriétaire de ce félin. Il s’agit bien en effet du chat de l’historien Patrick BOUCHERON si l’on en croit cette photographie qui accompagne son interview dans le journal Le Monde.

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Patrick BOUCHERON, Historien français (qui surfe avec un peu de retard sur la vague du lolcat…)

Patrick BOUCHERON est spécialiste du Moyen Âge et de la Renaissance, plus particulièrement en Italie. Il s’intéresse aussi beaucoup à la place de l’histoire dans l’espace public et aux modes d’écriture de l’histoire.

Pour une biographie plus complète

  • Sa fiche Wikipédia (informations à croiser systématiquement avec d’autres sources).

  • Sa fiche sur France Culture (avec une liste d’émissions à écouter).

Deux axes de réflexion nous intéressent plus particulièrement dans l’entretien qu’il a donné au journal Le Monde au mois de septembre 2015 et que vous pouvez lire ici :

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  1. D’une part, sa réflexion sur le rôle de l’historien et de l’histoire dans la société contemporaine qui est certes directement au programme d’histoire de Terminale, mais que nous abordons ensemble régulièrement dans toutes les classes en histoire, en AP, dans l’atelier Sciences Po, etc.

  2. D’autre part, sa réflexion sur l’histoire globale (Global studies) que d’autres qualifient aussi d’ « histoire connectée » (les deux appellations ne sont cependant pas équivalentes et le propos de Patrick BOUCHERON dans cette interview témoigne d’une tension entre ces deux approches nouvelles d’écriture de l’histoire). Cet aspect est omniprésent dans vos programmes qui cherchent souvent un difficile équilibre entre l’histoire national (voire le « roman national ») et l’histoire globale. Ce sujet est plus particulièrement discuté dans mes cours en classe de Seconde au moment d’étudier ce que certains appellent encore les « Grandes Découvertes ».

Pour les plus pressés, vous pouvez simplement méditer et discuter ces différentes citations qui seront souvent du plus bel effet dans une introduction de composition :

« On dit banalement que les gens heureux n’ont pas d’histoire : disons qu’il font peu d’archives. Pour qu’il y en ait, il faut que quelque chose se passe – et ce quelque chose a toujours à voir avec le pouvoir ».

« Voici pourquoi, comme le dit Georges Duby, l’histoire continue : les mêmes documents sont compris différemment au fur et à mesure que passe le temps ».

« L’histoire connectée contrevient toujours au récit héroïque d’une mondialisation heureuse. Elle me plaît car c’est une histoire au ras des hommes, attentive aux paysages, accueillante à la saveur du monde, une histoire respectueuse de la diversité des sociétés, une histoire qui, avec délicatesse, « baisse la casse », au sens où elle renonce aux majuscules des idées générales ».

« L’histoire est une forme fatiguée de savoir, elle pratique le plus souvent des formes d’écriture anciennes ou convenues. Il y a pourtant, dans le public, un intérêt spontané pour cette discipline, mais que l’on ne cesse de dédaigner ou de décevoir, comme si l’historien devait être un rabat-joie professionnel ».

« Que peut l’histoire ? Elle doit être indisciplinée, refuser tout net toute compromission avec ce projet idéologique qui prétend emprisonner la société dans la nostalgie d’un passé mythifié. La recherche passionnée de l’identité est contraire à l’idée même d’histoire, cette science du changement social qui raconte la manière dont les hommes et les femmes, en société, se rerndent maîtres de leur destin ».

Bonne lecture !