
Cela faisait des mois qu’on l’attendait et il était bien au rendez-vous ! Cette année encore, les Marcheurs blancs ont escorté les enveloppes jusqu’à nos salles. Heureusement, la Garde de nuit avait été entraînée toute la saison par une multitude de profs pour faire face à l’arrivée du… #BAC2015 !
Pour ceux qui auraient perdu le sujet, vous pouvez le consulter ici.
Composition 1
Cette année, nous n’avions pas donné les sujets en bac blanc… mais j’avais fourni un corrigé complet de la composition 1 au cours de l’année avec cette proposition d’introduction, de plan détaillé et de conclusion rédigée.
Ci-joint la partie des ressources officielles consacrées à cette question :

Et ma proposition de corrigé :
Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation
Depuis 2005, Shanghai est devenu le plus grand port du monde en tonnage. Cette situation témoigne de l’intégration grandissante de la Chine dans l’économie mondiale. Néanmoins, le pouvoir politique impose toujours une censure importante des flux d’information sur l’Internet chinois, réduisant ainsi l’intégration culturelle tout en continuant à encourager l’intégration économique dans la mondialisation.
Il apparaît donc évident à partir de cet exemple que les territoires, c’est-à-dire les espaces délimités par les hommes, ne sont pas intégrés de la même façon à la mondialisation. En somme, ils s’approprient différemment ce processus de mise en relation des différentes parties du monde sous l’effet de l’accélération des échanges, des flux de population et de l’essor des moyens de transport et des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Dès lors, il est intéressant de comprendre cette différenciation géographique en s’interrogeant sur les modalités d’intégration à la mondialisation et les caractéristiques de ses pôles et de ses marges.
Afin de répondre à cette problématique, nous étudierons tout d’abord les espaces majeurs de la mondialisation. Ce repérage critique nous permettra ensuite d’identifier et d’expliquer l’existence de lieux exclus des réseaux et flux à l’échelle planétaire. Ainsi, nous pourrons dans un dernier temps dresser une typologie des espaces mondialisés.
Idées principales |
Idées secondaires |
Exemples |
Mots-clefs / notions |
Les pôles de la mondialisation |
Les pôles traditionnels : la Triade Ils ont un rôle important dans l’histoire de la mondialisation et contrôlent encore actuellement les principaux réseaux et flux de l’espace mondialisé |
Amérique du Nord, Europe, Asie orientale |
Triade
PD |
Des pôles émergents Ils s’imposent progressivement grâce à leur croissance économique, mais aussi par volontarisme politique dans les institutions internationales telles que l’OMC, l’ONU, le FMI |
Chine, Inde, Brésil… |
BRICS
Puissances émergentes |
Des pôles à grande échelle L’échelle nationale n’est pas la plus pertinente pour étudier l’intégration dans la mondialisation : les villes mondiales, les mégalopoles, les zones franches et les façades maritimes sont de véritables portes d’entrée dans la mondialisation |
Ville mondiale : Shanghai Mégalopole : européenne (banane bleue)Zones franches : le port de Djibouti Façade maritime : américaine (de Boston à Washington) |
Métropole
Mégalopole
Ville mondiale
Zone franche
Façade maritime |
Les marges de la mondialisation |
Les marges sont surtout des pays moins avancés et peu intégrés Ils rencontrent des difficultés économiques, politiques, et participent peu (ou difficilement) aux réseaux et flux mondiaux Ils sont surtout en Afrique, mais aussi en Amérique latine, Amérique centrale, et Asie |
48 PMA – en Afrique : Tchad – en Amérique centrale : Haïti – En Asie : Bangladesh |
PMA |
Une marginalité aux divers motifs – politiques : guerres, dictatures– géographiques : distance, climat, relief… – économiques : faible PIB, faible IDH, peu de ressources et d’IDE |
Politique : Corée du Nord Géographique : îles de l’Océanie Economique : Tchad |
PIB
IDH
IDE |
Une marginalité à différente échelle – Des territoires mondialisés dans les marges (métropoles africaines)– Des territoires marginalisés dans les pôles (bidonvilles dans les villes-mondiales) |
Ex 1 => Dakar au Sénégal : une ville mondiale en devenirEx 2 => Bidonvilles dans les banlieues de Paris et de New-York |
Bidonvilles
Ville mondiale |
Typologie des espaces mondialisés |
Des territoires mondialisés – attractivité– connectivité – limites |
Shanghai, ville mondiale |
Multimodalité |
Des territoires qui entrent progressivement dans la mondialisation– une entrée progressive par des territoires ancrés dans les réseaux – un fort volontarisme – une remise en cause de l’organisation de l’espace mondialisé |
Le Brésil – Sao Paulo – Coupe du monde de football et Jeux Olympiques – Multiplication des relations Sud/Sud |
Réseaux
Flux |
Des territoires exclus de la mondialisation – Les anciennes colonies exploitées – Absences d’atouts à valoriser – Une exclusion subie ou recherchée ? (dépendance / terrorisme) |
Le Mali – Ancienne colonie française – Pays enclavé – Françafrique et actuelles difficultés politiques liées à l’extension de l’islamisme. |
Colonisation Terrorisme |
Les territoires ne sont donc pas tous intégrés au même degré et à la même échelle dans la mondialisation.
Depuis le début du XIXème siècle, les territoires de la Triade se sont imposés comme les pôles de la mondialisation. Ils contrôlent les principaux réseaux à l’échelle mondiale et sont les principaux récepteurs et émetteurs de flux. Néanmoins, leur position est de plus en plus concurrencée par les pays émergents. A côté d’eux, les marges ont peu d’atout à valoriser : sans ressource, dénués d’infrastructures, souvent empêtrés dans des conflits déstabilisateurs, ils ne parviennent pas à s’insérer dans la mondialisation. Cependant, cette typologie à trois niveaux doit être relativisée par l’analyse multiscalaire. Ainsi, des métropoles situées dans les pays les moins avancées constituent parfois de véritables portes d’entrée dans la mondialisation. A l’inverse, des territoires ruraux ou en difficultés économiques peuvent apparaître comme des marges dans les villes mondiales.
Il est d’ailleurs probable que certains pays entretiennent cette différenciation territoriale d’intégration dans la mondialisation. C’est le cas de la Chine qui, pour des motifs économiques, a accepté l’entrée de sa zone littorale dans l’espace mondial. Elle continue pourtant de fermer le reste de son territoire à ce processus, préservant ainsi sa culture des effets de l’occidentalisation, mais aussi une immense réserve de main-d’œuvre bon-marché nécessaire au maintien de ses atouts économiques dans la division internationale du travail.
+ possibilité de croquis intermédiaire du monde pour identifier les pôles et marges de la mondialisation.
Composition 2
Cette partie du cours a été traitée sous la forme d’une étude de cas en classe. J’ai repris les principaux éléments du cours et proposé quelques indications pour une introduction.
Ci-joint la partie des ressources officielles consacrées à cette question :

Et ma proposition de corrigé :
Le Sahara : ressources et conflits
Introduction
- Accroche : Film Timbuktu (franco-mauritanien)sorti en 2014 => seul film africain présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2014 et récompensé par 7 Césars en 2015 dont celui du meilleur film. Histoire de la ville de Tombouktou au Mali face à l’invasion des islamistes qui tentent d’imposer la charia.
- Définition des termes du sujet et des bornes géo :
- Sahara : espace au nord du continent africain d’une superficie de 8.5 millions de km² à cheval sur plusieurs pays (Mali, Algérie, Nigeria, Lybie, etc.) et bénéficiant de nombreuses ressources naturelles (pétrole, gaz, eau, uranium). Or, la gestion de ces ressources n’est pas sans entraîner des conflits entre acteurs géographiques : que ce soit entre Etats, mais aussi à l’intérieur des Etats qui peuvent parfois conduire à des situations de guerre civile.
- Problématique : Quels sont les enjeux économiques et géopolitiques de l’ensemble saharien ?
- Plan
I. Le Sahara, un espace de fortes contraintes mais disposant de multiples ressources
1. De fortes contraintes naturelles
– aridité => nom de cet espace est révélateur => al-sahra = désert
– forts contrastes thermiques => le contraste thermique entre le jour et la nuit est considérablement élevée : la température maximale dépasse parfois les 46°C en mois d’Août alors que les minimales restent voisines des 18°C +
– montagnes (Atlas, Hoggar et Tibesti) => contraintes de communication
– immensité (8.5 millions de km²) => difficultés de contrôle d’un tel territoire.
2. De multiples ressources
=> Les ressources du Sahara sont surtout des ressources minières et énergétiques :
– pétrole et gaz en Algérie et en Lybie
– uranium du Niger
=> Il y aussi des ressources en eau :
– nappes fossiles exploitées en Libye ou en Egypte (Nil) pour développement agriculture.
=> Ressources en énergie renouvelable solaire
=> Ressources paysagères et culturelles => Tourisme (trekking)
II. Le Sahara : un espace géopolitique fractionné
1. Un découpage frontalier complexe
– Frontières issue de la colonisation : Le Sahara occidental était une ancienne colonie espagnole… »)
– Pour les Etats du Maghreb et du Machrek tournés vers la Méditerranée, les territoires sahariens constituent des arrière-pays (Machreq signifie Levant, par opposition à Maghreb qui veut dire Couchant. Le Maghreb désigne aujourd’hui un ensemble septentrional de l’Afrique, qui correspond aussi à la partie occidentale du monde arabe, entre le Maroc et la Tripolitaine (en Libye). Le Machrek l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Palestine et le Koweït. La présence de l’Égypte dans cet ensemble, voire du nord du Soudan, font débat).
– Pour plusieurs Etats sahara-sahéliens (Mali, Niger, Tchad, Soudan), l’enclavement s’ajoute à l’aridité
2. Des conflits liés à la gestion des frontières
– Contestations par les Etats => revendications territoriales sur le Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie.
– Contestations par les populations locales => AQMI est aujourd’hui composée de plusieurs groupes, rejoints par certaines populations du Sahel comme les rebelles Touaregs du Niger et du Mali qui revendiquent la reconnaissance de leur identité.
– Mouvements de populations réfugiées => Les 450 000 Sahraouis, nomades aux origines arabes, berbères et noires, se sont éparpillées au Maroc, en Mauritanie et surtout en Algérie.
III. Le Sahara : un espace convoité
1. Des ressources exploitées par une multitude d’acteurs dans le contexte de la mondialisation
=> Les anciennes puissances coloniales : par exemple la France en Algérie
=> Les FMN (Total et Areva et entreprises chinoises telles que SINOPEC ou CNNC)
=> Certains Etats comme Algérie qui tentent de contrôler une éco de rente
2. Une gestion complexe des ressources qui alimente de nouveaux conflits
– Compétition engagée entre les pays du Nord et pays émergents pour s’approprier ses richesses minières et pétrolières => renégociation des contrats d’uranium au Niger face à la concurrence nouvelle entre France, Chine et Russie => favorise les conflits interétatiques.
– Installation de groupes terroristes islamistes qui tentent de s’approprier les ressources => pétrole en Lybie par Daesh => favorise les guerres civiles en raison
=> L’accès aux ressources entraîne des conflits interétatiques ou des tensions internes. Difficile dans ces conditions d’envisager le développement d’unions douanières, ou une politique commune face aux grandes puissances.
Conclusion
Rappel de la problématique de séance : Quels sont les enjeux économiques et géopolitiques de l’ensemble saharien ?
- Un espace de fortes contraintes physiques mais disposant de ressources
- Un ensemble politique fractionné
- Un espace convoité.
Etude critique de documents
La principale difficulté de ce sujet repose à mon avis sur la complexité de la consigne trop longue à mon goût et qui induit un plan inversé « Conséquences / Causes » alors qu’il me semble plus judicieux de proposer un plan traditionnel « Causes / Conséquences ».
Sinon, un sujet classique qui permettait de fournir énormément de connaissances et un regard critique sur les perspectives proposées par les auteurs :
La Chine et le monde des années 1960 aux années 1980
Introduction