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Pour certains d’entre-vous, c’est une conversation que nous avons hélas filée tout au long de l’année 2015. Après les attentats du 7 janvier, après ceux du 13 novembre, mais aussi tout au long de la crise migratoire qui est loin d’être terminée, la même question, lancinante, est revenue au cours de nos échanges : que faire ?
Cette question, nous sommes des milliers à nous l’être posée et au départ, cet article avait simplement pour objet de vous faire partager ces quelques témoignages recueillis par Le Monde qui proposent des pistes, dont celle de ces mille grues qui, grâce au talent d’Emilie, ont commencé à coloniser ma salle de classe et dont la légende japonaise raconte qu’elles permettraient de réaliser un vœu.

Salle H109 Lycée Anna Judic de Semur-en-Auxois
Et puis finalement, je me suis aperçu qu’il manquait un témoignage à ce recueil : le vôtre. Car la plus belle réponse (et aussi la plus efficace) à cette violence qui a endeuillé 2015, c’est probablement celle de votre humanité égrenée chaque jour par petites touches dans les couloirs du lycée.
Celle dont vous faisiez preuve dès le 9 janvier 2015 en revenant en classe non pas seulement pour écouter un cours et trouver des réponses à vos questions, mais aussi tout simplement pour passer devant ma salle avec cette petite phrase toute simple : « Et sinon, vous, ça va ? ».
Celle qui vous a permis (ainsi qu’à vos parents) de continuer à nous faire confiance quand nous avons décidé de maintenir en janvier 2015, plus que jamais, notre voyage à Berlin. Le souvenir de vos têtes blondes ou brunes et de vos croyances chrétiennes, musulmanes ou athées recouvertes d’une kippa au moment de visiter le cimetière juif de Berlin restent pour moi l’un des plus beaux symboles de tolérance et de respect en 2015.
Celle encore de vos attentions quotidiennes qui rythment le quotidien de la salle H109 et en fait probablement l’un des endroits les plus agréables malgré ses murs défraîchis :
Celle qui vous pousse à vous engager en classe et en dehors, par et pour l’histoire, et à faire démentir tous les raccourcis qui voudraient que les adolescents soient d’éternels insouciants :
Celle qui me faire sourire tous les matins :
Et enfin celle qui vous a encore poussé à vous rassembler massivement devant la porte de ma salle de classe ce triste matin du 16 novembre 2015 pour continuer à comprendre et à réfléchir, ensemble :
Comme le disait Rimbaud, on est certes pas sérieux quand on a 17 ans ; Et pourtant, c’est peut-être l’âge où l’on garde intact quelque chose de précieux qui risque ensuite de faner avec le temps.
C’est très émouvant…
Merci !
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