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« L’effet Mandela » :  phénomène dans lequel un grand nombre de personnes partagent des souvenirs similaires d’événements qui ne se sont jamais produits.


Alors que Nelson Mandela, célèbre homme politique et ancien président de la République d’Afrique du Sud, est mort en 2013, des centaines de personnes dans le monde se souviennent de sa mort et de ses funérailles durant son emprisonnement entre 1962 et 1990.

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Nelson Mandela en 2008

Evénements historiques, films, ouragans… ces « faux souvenirs » semblent être beaucoup plus nombreux qu’on ne l’imagine et circulent énormément sur Internet. Si certains pensent que ce phénomène s’explique par des théories paranormales liées à l’existence de plusieurs dimensions temporelles, l’explication rationnelle avance plus simplement la plasticité de notre mémoire capable d’enfouir certains souvenirs traumatiques et d’en inventer d’autres par capillarité avec d’éventuelles lectures personnelles ou échanges avec d’autres témoins.

Ce phénomène n’est cependant pas limité à la culture web et aux études psychologiques. Il est au centre de la réflexion de l’Histoire, en tant que discipline scientifique, face aux manifestations parfois malléables et contradictoires de la mémoire individuelle ou collective. Ainsi, par l’étude critique et croisée des archives, l’historien tente-t-il aussi de débusquer les « faux souvenirs » parfois véhiculés par des témoins.


Source : Claire RICHARD, « Tout le monde se souvient de ce film. Mais il n’a jamais existé », publié sur L’Obs, le 5 janvier 2016.

Thibault PREVOST, « L’effet Mandela, ou quand notre mémoire construit des réalités parallèles« , in Vice, publié le 19 juillet 2016.

Source complémentaire : Kheira BETTAYEB, « La fabrique du souvenir« , in CNRS Le Journal, publié le 9 décembre 2016.

Chapitre révisé : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale